Université Pierre et Marie Curie

Systèmes d'exploitation des ordinateurs

Chapitre 1. Les systèmes d'exploitation
1.1. Définition du système d'exploitation
1.2. Quelques exemples de systèmes d'exploitation
1.3. Evolution des systèmes d'exploitation
1.4. Unix
1.5. Windows
Chapitre 2. Mécanismes d'exécution et de communication
Chapitre 3. Gestion des activités parallèles
Chapitre 4. Gestion des fichiers
Chapitre 5. Partage des ressources
Chapitre 6. Au-dessus du système d'exploitation
Chapitre 7. Notions sur les communications
Chapitre 8. Notions sur la sécurité
Bibliographie
Chapitre 9. Exercices et TPs
Examens
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1.5. Windows

Windows est un OS développé pour plate-forme PC à base de processeur Intel ou compatible.

Avant Windows il y avait MS-DOS (Desktop Operating System).

Lorsque les microprocesseurs font leur apparition une floraison de machines personnelles devient rapidement disponible sur le marché, avec des systèmes d’exploitation assez rudimentaires, ce qui est normal du fait de la puissance des processeurs disponibles ainsi que de la taille mémoire de ces machines. CP/M de Digital Research est alors le plus répandu. IBM qui fait la loi dans le monde de l’informatique (il représente alors 70% environ du marché mondial) ne peut se désintéresser de ce marché émergeant. En même temps il n’y croit pas : ces ordinateurs sont des jouets destinés au grand public et n’intéresseront jamais les professionnels. Cependant comme la compagnie se doit d’être présente sur tous les créneaux IBM décide de commercialiser sa propre machine mais ne cherche pas, contrairement à sa politique habituelle où, jusqu’au moindre boulon de carrosserie, chaque composant est fabriqué par elle, à développer sa propre solution et recourt pour la première fois à d’autres fournisseurs : Intel pour le processeur, un débutant nommé Bill Gates pour le système d’exploitation. Les informaticiens ne croient pas beaucoup à cette machine et s’en moquent en affirmant que IBM a fait le choix de la plus mauvaise machine avec le plus mauvais système ! Ceci est peut-être vrai mais le marché va leur donner tord, du fait de l’impact de la décision du plus grand constructeur mondial.

Comme ces ordinateurs n’entrent pas dans sa stratégie à long terme la compagnie ne se préoccupe même pas de posséder tous les brevets et être seule en droit de construire des machines. C’est à ce manque de vision que le PC doit son avenir. Les intégrateurs d’Asie du Sud Est vont très rapidement la cloner   et proposer des hardware à des prix compétitifs, Bill Gates fera évoluer son système d’exploitation et développera des outils de son coté. Pendant plusieurs années on pourra acheter la version DOS d’IBM parallèlement à celle de la jeune compagnie Microsoft que Bill Gates a fondé. Ceci fera le succès du PC : les cloneurs produiront des machines à un prix compétitif, Microsoft se consacrera au logiciel uniquement. A la même époque Steves Job crée Apple qui sera longtemps en avance dans le choix de ses solutions technologiques. Mais comme la compagnie est la seule à construire parallèlement le matériel et le logiciel elle ne pourra pas être financièrement compétitive et manque de souffle pour mener toutes ses activités en parallèle. Ce souci d’être seule propriétaire de ses solutions la retardera considérablement dans ses développements et aidera à établir la suprématie de Microsoft et d’Intel qui représente maintenant 95% du parc des ordinateurs personnels installés.

DOS

La première version de DOS apparut au deuxième semestre 1981. Il s’agit en fait de Q – DOS (Quick and Dirty Operating System), un petit système d’exploitation conçu pour un processeur 16 bits d’Intel. C’est l’adaptation à ce processeur du système le plus populaire à l’époque, CP/M prévu pour processeurs 8 bits. CP/M a été développé par Digital Research et est utilisé par la plupart des constructeurs hormis les plus gros : Apple, Commodore et Tandy.

Ce travail est réalisé par une petite compagnie de Seattle et racheté par Microsoft, qui, moyennant quelques retouches mineures le rebaptise MS-DOS et le propose à IBM sous le nom PC-DOS. La version MS-DOS vendue en OEM par Microsoft apparaîtra un an plus tard.

Cette version rudimentaire ne gère pas encore les disques mais uniquement une disquette 5’’1/4 de 160 Koctets ! La première version capable de gérer un disque dur apparaîtra en 1983. DOS comprend un nombre de commandes minimum mais comprend un interpréteur Basic qui permet déjà de développer des applications.

Chaque nouvelle version va étendre les possibilités, manipulant notamment des disques de plus en plus grands. Notons la version 3.1   en 1983 qui permet de connecter les machines à un réseau et la version suivante qui gère les disquettes 3’’1/2.

L’ultime version sert de sous-couche à Windows 95. Elle permet notamment de gérer les noms de fichiers longs moyennant quelques astuces, ce qui n’est pas sans poser de problèmes lorsqu’on emploie des supports amovibles et que l’on passe à des machines avec des versions plus anciennes.

Windows

Windows est tout d’abord une simple interface graphique développée au-dessus de DOS qui apparaît fin 1981. Il prend d’abord l’aspect d’un tableur, Multiplan, avec des menus dans le bas de l’écran puis emploie des menus déroulants et prend le nom de Windows en novembre   1985. C’est sa véritable année de naissance.

Windows 2 en 1987 change de façon signifiante, non seulement par l’emploi d’icônes (ce que faisait Apple depuis plusieurs années avec le mythique McIntosh) mais aussi avec la possibilité de fenêtres qui se recouvrent et enfin en fournissant un environnement de développement pour les applications qu’elles soient propres à la compagnie (Word, Excel…) ou créées  par des éditeurs.   Windows permet aussi d’exécuter plusieurs applications DOS concurremment dans la mémoire étendue.

Windows 3 relooke complètement Windows et lui donne enfin une interface maniable, peut être pas autant que le McIntosh, mais qui s’en rapproche. Le plus important est qu’il permet de dépasser la limite fatidique des 640 Koctets et d’adresser les mémoires plus grandes disponibles. En 1992 avec Windows 3.1 on peut affirmer que Microsoft domine largement le marché.   Mais Windows n’est toujours qu’une interface graphique au-dessus de DOS et l’on peut accéder aux commandes et aux fichiers des deux façons.

Windows 95 améliore l’interface mais surtout devient un vrai système 32 bits. Il contient encore une machine virtuelle DOS pour des raisons de compatibilité afin de permettre aux anciens programmes de fonctionner encore. Celle-ci ne disparaîtra qu’avec XP en 2001. L’évolution principale de Windows 98 sera d’intégrer un navigateur pour communication sur le Web.

Parallèlement, dès la fin des années 90 Microsoft met au point un vrai système multi taches destiné à jouer le rôle de serveur dans les réseaux et qui intègre donc de nombreuses nouvelles fonctionnalités dont des éléments de sécurité et de confidentialité   que l’on considérait comme inutiles dans les machines personnelles. NT deviendra 2000 puis XP Professionnel qui se décline sous plusieurs versions.

Microsoft a intégré, au fur et à mesure de l’augmentation de puissance des processeurs Intel, de plus en plus de fonctionnalités jusqu’à devenir un système complet aujourd’hui, trop complet même disent certains qui ont la crainte que les éditeurs de logiciels ne puissent plus offrir de solutions alternatives et que l’usager soit réduit à Microsoft ou rien.

Qu’est-ce qui différentie Windows de Unix aujourd’hui ? Tout certainement mais il faudra surtout noter le refus de Microsoft d’ajouter les éléments nécessaires pour le transformer en système multi-utilisateurs. Dans le concept de la compagnie la machine est dédiée à un utilisateur unique à la fois. Le partage d’applications et de ressources ne peut se faire qu’en ajoutant dans le réseau un serveur et en y accédant dans le mode client-serveur.

On peut être partisan d’un système ou de l’autre à la fois pour des raisons techniques mais aussi idéologiques car la suprématie de Microsoft fait peur mais tous les analystes sont d’accord sur le fait que les deux systèmes auront à vivre ensemble pour longtemps.


Copyright Yves Epelboin, université P.M. Curie, mars 2005, MAJ 4 avril, 2005

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